Je viens de récupérer un texte très frais et amusant d'une chroniqueuse tunisienne:
(je l'ai agrémenté de quelques liens vers des photos)
Enfin, en mai, on fait ce qu'il nous plait dit le proverbe... et ça, ça.... ça peut nous mener très, très loin.
Imaginez?
En mai je ne vais plus travailler... parce que ça me plait de rester à la maison les doigts de pieds en éventail!
En mai, je claque tout mon salaire dans une paire de sandales Louboutin... parce que ça me plait! Et tant pis pour le loyer, la Steg n'a qu'à couper, on se fera une ambiance romantique à la bougie et pour remplacer la télé, j'ai bien une ou deux idées... à pratiquer à deux justement.
Et parce que ça me plait, en mai, je saute sur le jeune serveur du nouveau salon de thé zen que je fréquente assidûment peut-être encore plus pour les beaux yeux bleus du jeune homme que pour la tisane pomme/pissenlit censée me désaltérer tout en agissant sur l'éclat de mon teint!
Et parce que ça me plait et que je le vaux bien, en mai... JE CHANGE DE TÊTE!
Et là c'est plus dur... sauf que changer de tête, dans la mienne, équivaut à changer de coiffure, vu que les têtes interchangeables ne sont pas encore sur le marché.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je suis incapable de programmer un RDV chez le coiffeur sauf pour un mariage ou une soirée et encore... non, impossible! Il doit y avoir un insecte, le "lezemus hajemis" qui me pique toujours par surprise et m'inocule un besoin immédiat et irrépressible de couper, colorer, modifier ma fibre capillaire dans l'heure qui suit, sous peine de mort par suicide sous le premier métro venu!
Pourquoi n'y a-t-il pas un samu du cheveu, hein? Pourquoi? Moi, quand la sale bête me pique, je deviens hystérique... je me mets à téléphoner à tous les coiffeurs de mon répertoire et celui qui n'est pas disponible, devient mon pire ennemi GRRRRRRRR! Heureusement que je finis toujours pas en trouver un. Ouf! quel soulagement de s'asseoir sur le fauteuil et de voir approcher les mains qui vont extirper le mal... mais ce n'est pas si simple, je veux changer, mais j'ai les cheveux courts, ça complique!
Alors, mon coiffeur près de moi, je me mets à rechercher avec frénésie un modèle qui pourra changer radicalement ma tête sans passer par la chirurgie esthétique..
"Et ça qu'est-ce que vous en dîtes? C'est pas mal cette coupe à la Louise Brooks avec un noir de jais, non?"
"Mouais, mais bon le noir ça durcit les traits, et la frange je vous conseille pas, ça fait ressortir les joues..."
Et oui, car j'ai oublié de vous dire que si le coiffeur est monotone, il est aussi paresseux... je crois que c'est lui-même qui envoie des nuées de "lezemus hajemis" pour ramener des clientes au salon mais, point trop n'en faut, il n'aime pas se compliquer la vie... il a des ciseaux téléguidés qui ne connaissent que quelques itinéraires, toujours les mêmes... et des brosses à brushing pour les cheveux longs à tirer toujours de la même façon. Si, tout à coup, une troubleuse d'ordre établi vient bouleverser son rythme habituel pour demander ÇÀ! CETTE COUPE LÀ! JAMAIS RÉALISÉE EN 20 ANS DE CARRIÈRE, EFFILÉE, DÉSTRUCTURÉE ET ROUGE CERISE!
Le pourvoyeur d'insectes racoleurs se retrouve aplati comme une crêpe, dépité, déstabilisé.
Heureusement, quand même, parmi ces affreux coupeurs de cheveux en quatre, il y a quelques artistes... celui qui a osé me faire des mèches plumes rouges sur un carré plongeant noir... celle qui m'a posé des rajouts miel et noisette pour un mi-long sauvageonne des bois, celui d'une coupe artichaut couleur aubergine et celui-là, ce jeune coiffeur aux cheveux longs et aux yeux bleus qui vient de peindre le coucher de soleil sur ma tête... à ce jeune fou aux mains d'or qui a bien voulu me faire rousse, un vrai poil de carotte! MERCI!
Allez, une petite coupe?
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