mercredi 13 juillet 2011

Dreadlocks

Parti à l'aventure quelques jours à Paris, me voila dans un appartement que je ne connais pas. Sur une étagère, je découvre un livre  intitulé "Dreadlocks".


Comme ces volumineuses tignasses sont d'énormes sacs de noeuds qu'il ne faut pas couper pour gagner doucement des centimètres, mon identité de coiffeur (qui voudrait que chaque chevelure soit démêlée, coiffée, coupée) ne m'a jamais poussé à m'y intéresser.

Mais là, en voyant ce titre: "Dreadlocks", je réalise que ce sont toujours des cheveux. Juste une autre façon de les porter que celles que je connais déjà.

Dans cet ouvrage, je découvre alors un monde que je ne soupçonnais même pas.

En 1930, le ras Tafari fut couronné empereur d'Ethiopie sous le nom de Hailé Sélassié I° "le lion de Judée". Certains le voyaient comme un messie.
Cinq ans plus tard, l'Italie envahit l'Ethiopie et l'empereur est exilé. Ceux qui le soutenaient jurèrent de ne pas se couper les cheveux (à son image) tant qu'il ne reprenait pas sa place sur le trône.  Ce fut alors le début du rastafarisme.


Mais les dreadlocks (mèches redoutables) sont beaucoup plus anciens et multiples.

Il y a, évidemment, les rastas en Jamaïque. Marcus Garvey, fervent chrétien, fonde l'Universal Negro Improvement Association à la fin des années 1920 aux Etats-Unis. Il est expulsé dans son pays de naissance, la Jamaïque, d'où il est perçu comme un prophète. C'est lui qui annonce la venue d'un messie reconnu dix ans plus tard dans les traits du ras Tafari.

Au Japon, les bouddhistes rasta laissent pousser les dreadlocks en signe de soumission à l'ordre divin de la nature.

En Nouvelle-Zélande, les guerriers Maoris portent des dreadlocks comme un signe extérieur de rébellion en plus de leurs tatouages faciaux.


L'Ancien Testament raconte l'histoire de Sanson et Dalila, celle d'un homme dont la puissance réside dans les "sept mèches" qu'il porte sur la tête.

En Inde, depuis plus de 2000 ans, les sadhus et sadhvis portent des dreadlocks qui indiquent l'adhésion à des règles spirituelles et sexuelles très strictes telles que la pauvreté et le célibat. C'est le symbole de l'alliance entre les sadhus et Shiva.

Au Nigeria, le peuple des Ibos considère les porteurs de dreadlocks, les "dada", comme des chamans.

En Ethiopie, les Oromos, les Amharas et les Tigres portent des dreadlocks.

Au Kenia, en Namibie, en Angola, plusieurs tribus font évoluer le nombre et la forme de dreadlocks ou de tresses ainsi que leur position vers l'avant, le côté ou l'arrière selon leur âge ou leur statut matrimonial.


On les appelle Dreads, Jatta, Ndiagne, Palu selon les peuples et sont boucles serrées, tresses délicates, cheveux d'étoupe,...



A lire: "Dreadlocks" de Francesco Mastilia et Alfonse Pagano aux éditions Könemann.





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