mardi 27 septembre 2011

Courriers aux Chambres de Métiers et de l'Artisanat

Voilà quelques jours que j'ai envoyé cette lettre à plus de 90 adresses de courriel dans les Chambre de Métiers et les CFA de France:



Mesdames, Messieurs,

Je suis coiffeur à Nice et ai fait ma formation professionnelle au CFA Albert 1° de Bordeaux. J'y ai préparé un CAP, une MC coloriste, une MC permanentiste puis un BP.

Depuis, mon intérêt pour mon métier m'a poussé à créer un blog, L'Essentiel de la Coiffure, dans lequel je parle de tout ce qui peut se passer autour de cette profession. Parallèlement, je suis présent sur Facebook et discute régulièrement avec beaucoup de coiffeurs de France et du monde entier.

Dans mes discussions avec de jeunes coiffeurs français, je suis souvent effaré de voir qu'une très (trop) grande majorité d'entre eux souhaite vite passer un BP après le CAP. Ces jeunes prennent en considération l'obtention de l'examen mais pas les années d'apprentissage. En effet, il est toujours mieux de réussir à l'examen que de rater. Néanmoins, ce n'est pas là-dessus que va reposer le savoir-faire au cours des décennies de carrière, mais sur les cours appris et rabâchés à l'école (puis la formation continue).

 Je suis pour la défense des études et le partage du savoir. De mon côté, j'avais déjà rédigé deux articles sur mon blog afin de diffuser ce message: http://lessentieldelacoiffure.blogspot.com/2011/07/une-mention-pour-quoi-faire.html http://lessentieldelacoiffure.blogspot.com/2011/01/et-toi-tu-veux-faire-quel-metier-apres.html

Aujourd'hui, j'ai donc passé du temps à rechercher vos adresses de courriel (pour celles que j'ai pu trouver) afin de vous interpeller sur le sujet et de demander votre aide à tous pour le bien des apprentis, de leurs employeurs, de leurs clients... C'est vous-même qui gérez les CFA et qui pouvez expliquer aux jeunes les différentes voies possibles.
Il faut leur ouvrir les yeux sur la réalité. Être patron peut attendre au-delà de 20 ans. Il y a d'autres choses à faire en attendant pour mieux s'y préparer.

Si le CAP donne à l'apprenti son statut de "coiffeur-employé", le jeune est-il réellement apte à couper les cheveux, à les colorer et les mécher en salon? Peut-il générer un chiffre d'affaires qui soit en rapport avec son salaire additionné aux charges patronales? Bien sûr que non. Plus de temps sera nécessaire.

Si le BP donne droit à l'apprenti d'être responsable d'un salon ou même propriétaire, est-il capable d'assumer de telles fonctions à la sortie du CFA? Toujours pas. Là aussi, le temps sera nécessaire.


Malheureusement, les Mentions Complémentaires sont niveau 5 comme le CAP, ne donnent aucune capacité légale supplémentaire et n'apportent aucune augmentation de salaire. Pour toutes ces raisons, beaucoup de jeunes pensent que c'est du temps perdu!!!! Pour autant, elles offrent du temps supplémentaire afin de mieux préparer son BP, du temps pour voir et revoir les cours pour ne jamais les oublier tout au long de sa carrière.


Mesdames, Messieurs, j'espère alors que vous pourrez mieux défendre les intérêts de vos élèves et la valeur de votre travail.


Merci à tous pour votre investissement personnel passé et surtout à venir!



Laurent Micas

2 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi Laurent, mais faut-il encore que les patrons veuillent embaucher les personnes pour pouvoir faire leurs armes... J'en ai fait les frais et je regrette de ne pas avoir passé plus de temps en salon, c'est pourquoi j'ai du me former comme je pouvais par des stages intensifs et dans les salons écoles... Que les patrons commencent à faire confiance et à s'investir sur les personnes qu'ils forment au lieu de les juger et les apprentis fourniront un bon travail... C'est un cercle vicieux... La prétention chez certains leur fait oublier qu'un jeune peut aussi apporter son côté artistique... Apprendre et comprendre, d'accord... Mais que l'on commence à faire des piqûres de rappel de cours à ceux qui sont dans les salons et qui font des bétises sur leur clients... Ca c'est important aussi... Il n'y a pas que les jeunes dans l'histoire, il y a aussi ceux qui ont l'habitude de faire la même chose et qui ne veulent pas bouleverser leur train-train quotidien... Bien à toi, Laurent...
    Grace ANGELSKY

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  2. Bonsoir Laurent, je viens de voir ton message et ce peut être intéressant pour le patron de faire faire une mention complémentaire en tant qu'année d'apprentissage supplémentaire mais quand je vois certains professeurs qui disent à leurs élèves qu'elles ont le droit de ne pas finir leurs clientes parce qu 'elles dépassent les horaires ou qu'elles peuvent m'exiger deux pauses cigarettes dans la journée alors que je ne les refuse jamais, je m'insurge quelque peu en ce début d'année contre finalement un manque de professionnalisme intense de la part de ces anciens coiffeurs qui savent combien il est difficile d'avoir un patron actuellement.

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