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lundi 21 novembre 2011

L’Empire du soleil levant rue Royale

Ils sont dans le hall d’accueil. Quelques-uns ont la curiosité de s’éloigner un peu du groupe pour nous regarder préparer les modèles de loin. Ils semblent ne pas oser s’avancer.  Timidité ? Discipline ? Les deux, peut-être…

Nous  préparons les couleurs des 4 jeunes filles puis le moment vient de démarrer la formation.
Ils sont tous installés, sagement. Un directeur de L’Oréal professionnel leur présente le groupe avec l’aide d’une traductrice. Dans les coulisses, un écran nous retransmet les images de la salle. Un instant après, Julie, Jean-David et moi-même sommes appelés par notre employeur afin de saluer notre assistance nipponne.
Le coiffeur-ambassadeur décrit chaque étape pendant ses démonstrations de coupe puis mes deux collègues se relaient pour aller sécher les cheveux des modèles.
Il est surprenant de voir ces 30 japonais, si sages jusque-là, se ruer pour toucher les chevelures et prendre des photos lorsque les coiffures sont terminées.  Ils semblent frénétiques. Avides d’informations. Et émerveillés de tout ce que nous pouvons leur apporter.
Au fil de la matinée, nous voyons les visages s’animer et s’illuminer. Ils enregistrent tout ce qu’ils peuvent et nous donnent en échange des sourires et des bravos.

photo: Laurent Micas


Après une pause pour le déjeuner, nous retrouvons nos 30 stagiaires répartis par deux sur des jeunes filles venues leur offrir leurs cheveux pour l’après-midi.  Nous avons chacun un groupe.


Dans ce genre de journée, nous avons l'habitude de voir des coiffeurs pressés de couper, ou qui veulent absolument nous montrer ce qu'ils savent faire. Là non. Nos japonais sont différents. Ils semblent..... "timides du ciseau". Nous devons les forcer un peu pour qu'ils osent dégrader les cheveux des modèles ou travailler les franges.

La journée ne s'en est pas moins terminée avec de chaleureux remerciements, des sourires, et des cadeaux....

mardi 27 septembre 2011

Courriers aux Chambres de Métiers et de l'Artisanat

Voilà quelques jours que j'ai envoyé cette lettre à plus de 90 adresses de courriel dans les Chambre de Métiers et les CFA de France:



Mesdames, Messieurs,

Je suis coiffeur à Nice et ai fait ma formation professionnelle au CFA Albert 1° de Bordeaux. J'y ai préparé un CAP, une MC coloriste, une MC permanentiste puis un BP.

Depuis, mon intérêt pour mon métier m'a poussé à créer un blog, L'Essentiel de la Coiffure, dans lequel je parle de tout ce qui peut se passer autour de cette profession. Parallèlement, je suis présent sur Facebook et discute régulièrement avec beaucoup de coiffeurs de France et du monde entier.

Dans mes discussions avec de jeunes coiffeurs français, je suis souvent effaré de voir qu'une très (trop) grande majorité d'entre eux souhaite vite passer un BP après le CAP. Ces jeunes prennent en considération l'obtention de l'examen mais pas les années d'apprentissage. En effet, il est toujours mieux de réussir à l'examen que de rater. Néanmoins, ce n'est pas là-dessus que va reposer le savoir-faire au cours des décennies de carrière, mais sur les cours appris et rabâchés à l'école (puis la formation continue).

 Je suis pour la défense des études et le partage du savoir. De mon côté, j'avais déjà rédigé deux articles sur mon blog afin de diffuser ce message: http://lessentieldelacoiffure.blogspot.com/2011/07/une-mention-pour-quoi-faire.html http://lessentieldelacoiffure.blogspot.com/2011/01/et-toi-tu-veux-faire-quel-metier-apres.html

Aujourd'hui, j'ai donc passé du temps à rechercher vos adresses de courriel (pour celles que j'ai pu trouver) afin de vous interpeller sur le sujet et de demander votre aide à tous pour le bien des apprentis, de leurs employeurs, de leurs clients... C'est vous-même qui gérez les CFA et qui pouvez expliquer aux jeunes les différentes voies possibles.
Il faut leur ouvrir les yeux sur la réalité. Être patron peut attendre au-delà de 20 ans. Il y a d'autres choses à faire en attendant pour mieux s'y préparer.

Si le CAP donne à l'apprenti son statut de "coiffeur-employé", le jeune est-il réellement apte à couper les cheveux, à les colorer et les mécher en salon? Peut-il générer un chiffre d'affaires qui soit en rapport avec son salaire additionné aux charges patronales? Bien sûr que non. Plus de temps sera nécessaire.

Si le BP donne droit à l'apprenti d'être responsable d'un salon ou même propriétaire, est-il capable d'assumer de telles fonctions à la sortie du CFA? Toujours pas. Là aussi, le temps sera nécessaire.


Malheureusement, les Mentions Complémentaires sont niveau 5 comme le CAP, ne donnent aucune capacité légale supplémentaire et n'apportent aucune augmentation de salaire. Pour toutes ces raisons, beaucoup de jeunes pensent que c'est du temps perdu!!!! Pour autant, elles offrent du temps supplémentaire afin de mieux préparer son BP, du temps pour voir et revoir les cours pour ne jamais les oublier tout au long de sa carrière.


Mesdames, Messieurs, j'espère alors que vous pourrez mieux défendre les intérêts de vos élèves et la valeur de votre travail.


Merci à tous pour votre investissement personnel passé et surtout à venir!



Laurent Micas

vendredi 23 septembre 2011

The Art of Studio

Les 25 et 26 septembre, le Carrousel du Louvre accueillera les Paris Hair Days. Probablement l'évènement le plus attendu de l'année.

Pour l'occasion, Bruno Weppe fera 4 shows sur la grande scène et présentera son académie The Art of Studio. A travers cette formule, Bruno souhaite former des coiffeurs à l'art du travail en studio et leur apprendre à créer leurs propres dossiers de presse.


Vidéo à voir sur Facebook.

samedi 10 septembre 2011

La beauté se transmet

La toulousaine, Sandrine Ruiz, partagera un peu de ses secrets à quelques privilégiés le lundi 24 octobre au Paladia hôtel de la ville rose.

Sandrine propose sa journée de formation sur la créativité "aux coiffeurs free lance ,aux make-up artistes et a tous les coiffeurs qui ont envies de s’évader du quotidien" 


vendredi 15 juillet 2011

La déformation en formation

Dans le magazine Biblond du mois de juin, Stéphane Amaru poste un article qui l'interpelle et me plait énormément.

Stéphane a travaillé longtemps dans le groupe britannique Toni & Guy autant à Londres qu'à Paris. Au sein de l'académie de la marque, il a formé 6000 coiffeurs par an.

Dans son article, Stéphane évoque son parcours parsemé de stages dans lesquels la complexité des coupes lui plaisait sans qu'il ne se préoccupe de leur faisabilité en salon. Il parle des techniques de coupe dont la terminologie était de plus en plus compliquée chaque année; des shows, auxquels il a pu assister, dont les acteurs étaient plus là pour démontrer que pour éduquer. Stéphane regrette un manque de "logique d'éducation".
Se former ne veut pas dire que l'on se forme bien.

Stéphane Amaru nous dit que, pour être efficace, une technique doit être simple, commerciale et rapide à apprendre, envisageable sur tout type de client et de texture.
Se former ne suffit pas, encore faut-il se former juste.


Pour ma part, j'ai suivi aussi beaucoup de formations. De Bordeaux à Paris, en passant par Toulouse, Colmar ou Nice. J'ai participé à des stages dans plusieurs académies: Stephan, Mod's Hair, Jean-Claude Biguine, Foreign, Franck de Roche,... Mais aussi Tigi qui est un peu la petite soeur de Tony & Guy. Certains pouvaient être simples dans la technique de travail et d'autres beaucoup plus compliqués.
J'ai également animé différentes formations. A Bordeaux avec mes collègues, dans toute la France ou à l'étranger pour L'Oréal professionnel. Il m'est arrivé de devoir faire la démonstration de techniques de coupe qui n'avait que le nom de simple (et encore...).

Je suis alors ravi de lire que je ne suis pas le seul fou à penser que les choses simples sont les plus efficaces. Dans un salon de coiffure, avec les clients qui s’enchaînent, on n'a pas besoin de devoir se prendre la tête à réfléchir si on fait telle ou telle séparation ni sous quel angle....
Lorsqu'on peut avoir une seule technique pour toutes les coupes, c'est autrement plus facile et on peut travailler rapidement et se libérer l'esprit pour d'autres conversations ou préoccupations.

photo: Francesco Borgia

mercredi 6 juillet 2011

Doute et manque d'information...

C'est avec le temps et le recul que nous savons ce qui est bon à faire dans sa jeunesse mais lorsque nous sommes jeunes, nous manquons souvent d'informations afin de connaitre tous les choix possibles pour notre avenir. 
Pour cela, je discute souvent avec beaucoup de personnes. De France ou du bout du monde.


Voici donc un message (très long) que j'ai envoyé à un jeune étudiant en coiffure qui doute du chemin à suivre pour sa carrière. En espérant que ces informations puissent être utiles à d'autres nouveaux coiffeurs.




.... ton souhait premier est d'acquérir un maximum de formations (intéressantes de préférence, bien sûr!).


Si tu veux avoir des formations top du top, ce n'est certainement pas en restant en campagne que tu les trouveras (même si je n'ai rien contre les villages de campagne). Il te faudra aller dans une grande ville, une capitale de préférence, pour suivre un stage, ou trouver un emploi.

Car pour avoir des formations, tu as plusieurs possibilités:
-l'emploi dans un salon de coiffure
-les cours à l'école de coiffure
-les stages sur quelques jours chez un fabricant de produits ou une marque de salons de coiffure.

Ces trois types de formations sont intéressantes et t'apportent des choses différentes.

En salon, tu apprendras la philosophie d'une maison, le travail d'équipe, l'attention portée aux clients, la rapidité dans l'urgence, la hiérarchie et l'écoute des autres,...



A l'école, tu auras des cours sur la gestion (du stock, du personnel, du temps de travail..), sur la biologie du cheveu et de la peau, sur la chimie de tous les produits que nous utilisons, sur la réalisation d'une lettre de motivation ou tout autre courrier administratif,....

Lors d'une formation ponctuelle, tu te concentreras sur une technique précise de coupe, de balayage , de coiffage,... dans le but de la maîtriser parfaitement.


Ces trois formations sont différentes et essentielles. L'une ne remplacera JAMAIS l'autre
.


Maintenant, si tu veux profiter de ces trois options:

-pour un salon de coiffure au top et ultra performant, tu devras changer de ville, de région, voire de pays. Aujourd'hui, tu as 16 ans, à toi de voir si tu te sens déjà prêt pour ça et si tes parents te soutiennent dans cette voie ou si tu attends quelques années.

-pour une formation en milieu scolaire, pas d'obligation de région. Tu peux le faire autant en milieu rural qu'à Paris. Pour une facilité d'apprentissage et pour la validité des examens, je te conseille de rester en France pour cette option. Mais la France est grande!! Il y a plein de choses à y faire.

-pour la formation ponctuelle, tu n'as aucune obligation de logement. Il te suffit de prendre la voiture, le train, l'avion pour t'y rendre. Il faut vérifier au niveau des remboursement par OPCAMS: comme l'Etat subventionne les contrats d'apprentissage ou de professionnalisation, je ne crois pas que tu ais des aides financières lorsque tu as un contrat de ce genre. Mais c'est à vérifier. 
Certains groupes de franchises ont un tarif "tout compris" pour leurs franchisés. C'est le cas chez Jean Claude Biguine. C'est-à-dire que le patron de la franchise paie tous les mois une somme à la maison mère et pour ce montant il a droit à la communication du groupe, à tous les arrangements qu'il y a entre eux et à envoyer TOUT son personnel au centre de formation du groupe. J'en ai moi-même bénéficier, c'est pour ça que je peux t'en parler. Donc, dans ce groupe, les apprentis peuvent profiter de la formation ponctuelle à Paris.


 D'autre part, si tu ne te sens pas encore de quitter le foyer de tes parents (ce qui se comprend parfaitement, tu es très jeune), tu dois alors utiliser au mieux le temps que tu passes dans ta ville natale. Ne le gâche pas! Donc si tu as 3 ans chez tes parents, tu as le temps de faire une mention puis le brevet. Ce ne sera jamais de la perte.


Tu me parlais de la difficulté de trouver un employeur. Les contrats étudiants sont allégés en charges, ce qui est un bon argument pour trouver un patron. Surtout tant que tu es jeune et que tu n'as pas encore toutes les compétences pour faire un chiffre d'affaire suffisant qui paie ton salaire. 
Ensuite, tu as fait l'école, le collège puis le CAP, tu sais donc très bien que pour connaitre un cours, il ne suffit pas que le prof t'en parle une fois. Il faut se le rabâcher pour bien le savoir et pour le retenir dans le temps. C'est aussi pour cela que la mention à son intérêt. Elle te permet de prendre plus de temps pour parfaitement connaitre des cours que plus jamais tu ne suivras après avoir quitté l'école de coiffure!! Alors ne gâche pas cette opportunité.

Au fil de ta carrière, tu rencontreras plein de personnes qui t'apprendront comment bien couper les cheveux, faire un coiffage, te donneront des astuces en colorimétrie. 
Mais pour comprendre les astuces de colorimétrie, tu dois d'abord la connaitre cette colorimétrie! Et dans tout ce que chacun pourra t'apporter au long des années, personne ne t'enseignera plus la chimie de nos produits ni la biologie du cheveu qui sont, quand même, les principales choses que nous travaillons tous les jours.

Aujourd'hui, je réalise toutes mes colorations, balayages, défrisage,... en me souvenant des cours que j'ai eu à l'école, pas en lisant la notice des produits...


Bref, tu auras compris mon insistance.
Juste: prends bien le temps de penser à toutes ces possibilités. Elles sont parfaitement cumulables mais pas interchangeables. 
Ensuite tu choisiras ce que tu penses être le mieux pour ta carrière. Mais surtout!!!! NE PARS AVEC AUCUNE IDÉE REÇUE SUR UNE FORMATION OU UNE AUTRE!!!!!!!

samedi 2 juillet 2011

Une mention? Pour quoi faire?

En cette période de fin d'année scolaire, les jeunes coiffeurs ayant eu leur CAP doivent choisir ce qu'il feront l'année prochaine: une mention complémentaire, le BP, ou plus d'examen ni de cours...

Dans tous ces choix, beaucoup privilégient l'option BP, sans passer par la mention complémentaire (MC) avant.


"Ca ne sert à rien la mention."
"C'est un an de perdu."


Voila ce que j'entends ou que je lis très souvent car le CAP est un examen de niveau V qui permet de passer à nu coefficient supérieur pour la grille des salaires, le BP est de niveau VI et fait aussi gravir un échelon des les minimas salariaux. En revanche la MC, qui se prépare entre le CAP et le BP, est aussi de niveau V et, à son obtention, aucune évolution de rémunération n'est prévue par la convention collective de la coiffure. D'autre part, le BP donne le droit à un coiffeur d'ouvrir son propre salon de coiffure. Un droit que la MC ne donne pas.

Pourtant toutes les choses que nous connaissons (en histoire, en géographie, en langue, en littérature, ....), nous les savons parce que nous les avons étudiées et pas forcément parce que nous avons eu une bonne note à l'examen.

Malgré cela, et depuis de très nombreuses années, la mention est dénigrée en coiffure, alors qu'elle apporte un an de plus de connaissances. Et c'est surtout un an de connaissances sur un sujet dont  nous ne savions rien avant de commencer l'école de coiffure. La technologie de la coiffure, avec la composition biologique et chimique du cheveu, avec la chimie des produits utilisés, avec les études de cas de coloration et de forme, n'est enseignée ni au collège ni au lycée, mais uniquement dans les écoles de coiffure.
C'est donc une matière neuve que les élèves n'ont connu qu'une ou deux années pour le CAP. Il me semble alors primordiale d’approfondir et de valider toutes ses connaissances pour être mieux armé pour le BP qui vient ensuite, mais surtout pour les 40 années (au minimum) de travail qui arrivent!