mardi 5 avril 2011

Quand la toile s'emballe...

Éditorial de L'Éclaireur n°540 par Eve Laborderie:


C'est une véritable déferlante... Qu'ils s'appellent Beauté privée, Dealissime ou Groupon, les sites dits d'achats groupés fleurissent sur internet. Activités de sport, bons plans de sorties et, bien sûr, service et produits de beauté, tout y est proposé à prix sérieusement "cassé": -50 à -90% par exemple chez Groupon, le leader mondial! Et les coiffeurs, démarchés par des commerciaux très offensifs, ne sont pas les derniers à céder au chant des sirènes. En ligne de mire? La conquête d'une nouvelle clientèle, peut-être, mais surtout, la possibilité de "remplir" son salon pendant les périodes creuses et de se payer des opérations de com' à moindre frais.
Oui, mais... tout ça n'est pas si simple. Car les clientes séduites, internautes invétérées et chasseuses de bons plans, sont bien souvent des urbaines hyper-actives qui veulent toutes venir le soir et le samedi, périodes de pics d'activité déjà bien remplies! Quant à l'opération de communication en elle-même, elle peut avoir son revers: le salon n'a pas vraiment la main sur la présentation de l'offre commerciale. Et, de plus, il peut être entraîné dans une spirale dangereuse, en s'engageant sans s'en rendre compte à multiplier les opérations avec le partenaire choisi... Alors même que, le plus souvent, entre la remise consentie et le prélèvement opéré par le site, il ne lui revient qu'à peine 25% du prix de la prestation. La solution? Attirer les clientes sur des services secondaires (relooking...) ou émergents (lissage brésilien, extensions...), comme on le souligne dans notre enquête. Pour éviter à tout prix d'écorner son image et de perdre son âme dans cette quête éperdue de visibilité et de marketing "hype". D'autant que tout n'est pas rose pour les consommatrices non-plus, comme une récente émission de M6 consacrée au sujet la récemment souligné: après des mois de tractation avec le salon, l'institut ou la salle de sport qui proposait une offre via Groupon, certaines n'ont toujours pas pu en bénéficier. Tout simplement parce que le leader mondial n'a pas d'états d'âme: s'il faut un nombre minimum d'acheteurs pour que la remise consentie soit validée, il se réserve la possibilité de vendre le deal sans prendre en compte la capacité d'accueil de ses partenaires, qui peuvent ainsi être débordés... et devenir les dindons de la farce. Groupon, qui a récemment refuser l'offre de rachat de Google (pour 5 milliards d'euro...) a toujours très faim. Et ce ne sont pas les scrupules qui l'étouffent...

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