Dans le numéro d'automne de Citizen K, on trouve un excellent article sur l'utilisation controversée des silicones dans les produits de coiffure:
Hier actifs stars de la coiffure, aujourd'hui dénoncés, ceux qui lissaient les cheveux comme un fer à repasser s'avèrent n'être que trompe-l'œil.
Lors de leur apparition, il y a une dizaine d'année, quel carton! Avec les silicones, fini les nœuds, les têtes en nids d'oiseau, les tignasses rêches, les frisottis et l'électricité. Le peigne glissait comme dans des fils de soie, avec une fluidité inégalée. Mais hélas, tout n'était qu'illusion... En réalité, leurs actifs entourent et étouffent les cheveux (comme le ferait un plastique), ce qui les assèche et bloque la pénétration des agents réparateurs ou nourrissants, transformant l'éclatement de la première heure en un aspect terne, lourd, gras et parfois même collant... Ils nuisent aussi à leur qualité, affectent leurs écailles et empêchent donc la fibre de se protéger contre les agressions extérieures, de capturer l'humidité ambiante (essentielle à son hydratation)et refléter la lumière. Ils résistent également aux puissants actifs de teintures. Du coup, la coloration sera beaucoup moins intense et tiendra moins longtemps. Dernier point négatif (et pas des moindres): quasi impossible de s'en débarrasser! Un mois de lavages intensifs (avec bien sûr, un produit neutre) est nécessaire à leur disparition. Au minimum.
On pourrait croire que devant de tels désavantages, lesdits silicones aient totalement disparu de la scène capillaire. Pas du tout! Surtout très présents dans la formulation des soins lissants et de styling (leurs noms, sur les étiquettes de composition, se terminent en "xane, ane, thicone, ou thiconol"), il est pourtant tant de passer à autre chose! Et certaines marques l'ont bien compris, décidant de bannir les silicones de leurs formules. Quelques-unes ont déjà sauté le pas, les autres vont sans doute rapidement suivre, comme pour rééditer la vague du "sans paranene".
Car, pendant ce temps-là, les consommatrices râlent: elles n'aiment plus les silicones, mais, habituées au confort des produits disciplinants, recherchent quand même des effets équivalents. Pour répondre à leurs attentes, les marques font désormais appel à des agents plus naturels, actifs botaniques tels le tournesol, l'amande d'abricot ou le beurre de karité (dont les propriétés nourrissantes, démêlantes et adoucissantes ne sont plus à prouver), ou à de nouvelles molécules, supposément sans problèmes, dont un certain PolyfluroEster, antifrizz et antihumidité. À suivre...
Citizen K nous donne une petite liste de produits aux douces vertus avec l'Huile de palme de Léonor Greyl, le shampooing lissant Shusu Sleek de Shu Uemura Art of Hair, le Color Preserving Deep Recovery Pak de Khiel's, le Chronologiste de Kérastase, et bien d'autres.
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