mercredi 15 décembre 2010

L'Ecosalon. Partageons nos idées durables

Lu sur Coiffure de Paris n°1163:


Montrer qu'un salon écolo n'est pas forcément bobo et cher, tout en ouvrant un dialogue responsable avec ses clients et ses voisins commerçants. Tel est le pari d'Olivier Delange avec l'Ecosalon.

Olivier Delange
Parce que le développement durable, c'est aussi utiliser l'existant, il s'est gardé de tout changer. Ça tombait bien, le local était déjà un salon de coiffure. Les postes de coiffage sont donc restés en l'état. Quant aux halogènes qui assurent l'éclairage au plafond, s'il a décidé d'en ôter quelques-uns, il attend patiemment que les autres cessent de fonctionner pour les remplacer par des LED, moins consommateurs d'énergie. Le 9 octobre, Olivier Delange a ouvert l'Ecosalon, rue Olivier de Serres, dans le XV° arrondissement de Paris. Un salon de coiffure qui se veut expert du développement durable et qui entend partager cette culture tant avec ces clients qu'avec les commerçants voisins. Vin bio et discussions autour de l'implication des PME et des TPE sur cette vaste question étaient donc au programme d'une soirée d'inauguration où l'on pouvait à la fois découvrir les aménagements du salon et échanger avec les acteurs du secteur. Rien d'étonnant, lorsqu'on sait que Loïc Fel, l'associé d'Olivier Delange, est aussi et surtout le responsable développement durable de l'agence de communication BETC Euro RSCG. C'est, d'ailleurs, ensemble qu'ils ont conçu l'Ecosalon, avec l'idée que le discours sur le développement durable devait dépasser les ONG et les grandes entreprises. De quoi se confronter à une réalité plus populaire et, dans le cadre d'un salon de coiffure, se départir d'une image "trop bobo et trop chère".
C'est un petit sacrifice et un pari, mais Olivier Delange a choisi de s'aligner sur les prix du quartier, et de ne pas répercuter le surcoût de son équipement et de ses fournitures à la clientèle. Car, côté produits, il a évidemment opté pour des gammes bio ou les plus naturelles possible - à l'huile d'argan par exemple, comme les produits Kaé ou Couleur Papillon -, qui sont souvent plus chères. Même chose pour son café, certifié Rainforest Alliance, une organisation qui œuvre pour la préservation de l'environnement par le développement d'une agriculture durable. Comme la gestion des déchets fait naturellement partie de sa démarche, il utilise d'ailleurs le marc, aux vertus antioxydantes, pour ses préparations capillaires.

Des soins sur-mesure fabrication maison
Car Olivier Delange, qui dit avoir un petit côté Rika Zaraï, a imaginé tout une série de soins sur-mesure qu'il fabrique lui-même. Avec du miel, du gingembre, des clous de girofle, mélangés à de l'huile d'amande douce ou de noix de coco. Et, s'il a déposé le nom Ecosalon, c'est justement parce qu'il ambitionne, dans un deuxième temps, d'avoir sa propre ligne de produits, pour ne pas dépendre des groupes pour son approvisionnement.
Dans ses choix durables, on note encore une peinture murale bénéficiant d'un écolabel européen pour sa faible émission de composés organiques volatils, des séchoirs en plastique recyclé à basse consommation, des noix de lavage indiennes pour le linge, des plantes et un étonnant meuble de stockage pour les cheveux coupés, imaginé pour cacher la tuyauterie des bacs déplacés lors du réaménagement du salon. L'avantage, c'est qu'il est ensuite possible de récupérer les cheveux et de les mettre au pied des plantes de la cour et, ainsi, les protéger du gel en hiver. Un embryon de recyclage. Mais, demain, il sera peut-être possible d'aller plus loin. Comme le note Loïc Fel, la marée noire dans le golfe du Mexique a montré que l'on pouvait monter une filière de valorisation industrielle pour les cheveux. Enfin, comme le développement durable passe aussi par le management, Olivier Delange, dont c'est le premier salon - il était auparavant coiffeur studio -, est allé choisir avec son apprenti le mobilier de la pièce de repos de 20 m² attenante au salon. Un espace conséquent, avec réfrigérateur et micro-ondes, qu'il juge crucial. "Il faut être bien dans sa peau et dans sa tête pour bien travailler", dit-il. Difficile de le contredire!

1 commentaire:

  1. L’idée serait bonne si elle était sincère, malheureusement il semblerait que ce salon tire parti de la mode bio pour afficher des tarifs fortement décalés au regard de la qualité de la prestation et surtout des prix qui changent bizarrement selon la tête du client et qui peuvent aller jusqu'à 3 fois ce qui est écrit sur les tarifs sans que cela ne soit jamais mentionné avant de passer à la caisse !

    La coiffure bio, oui, mais pas à n’importe quel prix !

    PS: l'alignement sur les prix du quartier comme cité dans l'article est donc tout à fait fictif

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