dimanche 2 avril 2017

Défrise bien ou ne défrise pas

Avec l'arrivée du lissage brésilien à la kératine, il y a environ une dizaine d'années, les coiffures lisses ont pris le pas dans les tendances. Même les fabricants de défrisage se sont mis à la page en retravaillant les formules pour moins d'agressivité et de meilleurs résultats. Malgré cela, on voit, tous les jours, dans les salons de coiffure, des personnes qui ne veulent surtout pas recommencer l’expérience du défrisage. Leurs cheveux étaient cassés, impossible à coiffer sur les deux premières semaines, avec plein d'épis. Et l'effet raide n'avait rien de flagrant.

Lorsque j'entends un client me raconter une telle histoire, j'ai une seule envie: retrouver le coiffeur qui a fait ça pour lui mettre une grosse baffe en lui hurlant d'aller se faire former avant de pourrir les cheveux des autres en encaissant leur argent.


Alors, plutôt que la violence de la gifle (surtout qu'ils sont trop nombreux. Je me ferais une tendinite à la main), je vais passer à l'étape formation dans cet article.


Une des première chose: tu dois vérifier la sensibilité des cheveux et utiliser le produit adapté. Si tu ne l'as pas, tu donnes un autre rendez-vous à ton client en attendant de le commander et de le recevoir. Sinon, tu expliques à cette personne que tu ne lui feras pas cette prestation, faute
de lui abîmer les cheveux (en général, c'est plus apprécier que de faire une grosse merde sur la tête qui va lui coûter cher et lui pourrir les cheveux).
Avec le bon produit en mains, tu contrôles le temps de pause qui conviendra selon le mode d'emploi. Ce temps de pause commence dès le début de l'application. En toute logique, il faut que l'ensemble de la chevelure en bénéficie. Ton application ne doit donc pas excéder 5 minutes. Et moins, si possible. Un défrisage n'est pas une couleur. Si tu l'appliques comme telle, tu peux déjà déchirer ton diplôme et changer de métier.


Tu te munies d'un peigne à très grosses dents. Pas un simple démêloir (de vraies grosses dents!) et d'une ou deux pinces. Ton minuteur déjà en route, tu déposes le produits très vite sur des mèches larges. Cette première étape ne doit pas être minutieuse ou précise, mais rapide et efficace.


C'est alors que tu lisses les cheveux dans le même sens (sans tirer trop fort), avec le gros peigne.
A ce moment, il t'est interdit de te barrer pour fumer ta clope, aller lire Gala ou vouloir rentabiliser en prenant un autre client. Tu ne dois pas lâcher ton défrisage durant tout le temps de pause. Avec les mains, tu plaques les cheveux pendant une minute ou deux. Puis tu peignes la chevelure en la faisant pivoter d'un quart de tour et tu recommences à plaquer l'ensemble du plat des mains. Au bout de 2 minutes, tu bouges encore les cheveux d'un quart de tour avec le gros peigne et tu plaques avec les mains... Ainsi de suite pendant tout ton temps de pause.
Pour changer la direction des cheveux, tu ne dois pas tirer dessus afin de ne pas les endommager. Pour le lissage, tu utilises la force de tes bras pour bien aplatir les cheveux et avoir un vrai résultat impeccable. Tu ne cesses de tourner autour de la tête qu'à la fin du temps de pause.

Cette rotation constante dans 4 directions différentes t'évitera de casser les cheveux à la racine ou d'avoir de faux épis qui empêchent ton client de se coiffer pendant plusieurs jours. Ça te permettra aussi de garder un léger volume naturel en racine afin de ne pas avoir les départs trop plats.

C'est lorsque le fixateur pause que tu peux enfin aller fumer, feuilleter, pisser ou faire ce que tu veux. Tu auras placé la chevelure sur un côté (plutôt qu'en arrière). Tu n'as pas besoin de rester à lisser pendant que ça agit.
Dernière étape importante: tu fais un soin. Soin qui devrait être inclus obligatoirement pour toutes les prestations de balayages, permanentes ou défrisages.


Partage cette méthode de travail avec tous tes collègues ou autres coiffeurs que tu connais. Mais aussi avec les profs de coiffure et les éducateurs des fabricants de produits. Il serait temps que tout le monde arrête de faire de la merde juste parce que c'est comme ça qu'on nous l'a appris au début de la carrière. 



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