samedi 28 août 2010

Vraiment trop injuste?

Éditorial de L'Éclaireur hebdo n°512 par Eve Laborderie:


Il y a coiffeur et coiffeur. Comme il y a sportif et sportif. Dans ce dernier cas, l'été nous en aura fait une magistrale démonstration. Quoi de commun, en effet, entre le fiasco des Bleus et l'immense sucés de nos équipes nationales d'athlétisme et de natation? Entre des sportifs de haut niveau murés dans leurs certitudes et leur arrogance... et des sportifs de haut niveau ouverts au challenge et à la remise en question? Si le sport français a successivement joui de deux images aussi radicalement différentes, c'est parce qu'elles recouvraient deux réalités vraiment opposées. Et c'est vrai qu'on est tenté d'établir un parallèle avec al coiffure, qui a, de l'avis général, une image désastreuse auprès du grand public. "C'est trop injuste!", se lamente-t-on souvent dans notre secteur, parodiant ainsi la phrase fétiche d'un petit poussin noir répondant au doux nom de Calimero... Mais est-ce aussi injuste que cela? Et cette image, ce cliché du petit salon Ginette coiffure (pardon d'avance aux Ginette...) ne reflète-t-il pas un petit bout de réalité?

Le drame de notre secteur, aujourd'hui, ce n'est sans doute pas tant qu'il abrite des professionnels aux styles très différents -"populaire", élégant, tendance, etc. C'est que son image ne traduit pas cette variété de savoir-faire et de positionnement, et qu'elle se rapporte le plus souvent à une réalité: celle d'un "petit"coiffeur de quartier qui se bat avec ses propres armes, sans prétendre forcément coller aux dernières tendances. Tous les autres coiffeurs, ceux qui accueillent des clientèles ciblées, ceux qui lancent des nouveaux concepts, ceux qui font de la coiffure pour les magazines ou les défilés,ceux qui envisagent de faire de la beauté au sens large, ou de former leurs confrères, tous ceux-là n'ont pas de voix au chapitre, et sont inconnus du grand public. Un peu comme si les gens réduisaient le sport à l'épopée de nos footeux (qui ont eu des bas, mais aussi des hauts, il faut le reconnaitre).

Alors, que faire? Médiatiser toujours plus le métier, et sous tous les angles. En profitant par exemple de la deuxième édition de la Semaine de la Coiffure, qui aura lieu en novembre prochain. Et pas seulement par le biais d'animations commerciales et de réductions de prix...

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